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LE VOYAGE DE LA TRIBU

L'automne assiège la vallée, l'iniquité
déborde, et la colline sacrilège à l'éblouissement
répond sous forme de vengeance. La poussière mesure
et le malheur sent qui galope
là où tous frappent avec fureur:
assister prisonnier au cercle brisé
du fils qui surprend le père contemplant
à travers la fenêtre obstruée de sable.
Le sang de l'homme victime de l'homme
assiége les portes, et clame : «Ici personne n'existe»,
mais il habite la demeure le barbare qui cherche
la dignité, le joug de la patrie
interrompue, atroce à la mémoire,
comme le mari regarde en face la femme
et sur le seuil rapproché l'empreinte étrangère force
le tremblement qui précède l'infortune.

Fer et cupidité, la lèpre impotente
des haines qui encouragèrent les rapines et les illusions
humecte la semence. Ils en arrivent au duel
frère contre frère et sans pitié
tournent en pause le régne du stigmate:
l'orgueil pousse le saut vers le vide
qu'au déclin du vent l'aigle abandonne
en figurant une statue qui est tombée.

Renversée dans la moquerie de la foule
l'après-midi se défend, redouble l'épaisseur
devant les pierres qui ont perdu les fondations.

Son offense est compassion quand nous passons
de l'alcôve dorée à l'ombragée
avec la sécurité de la flammèche: à peine
un instant, éclair serein tel un soldat
ivre qui attend la dégradation.

Enfants, nous souriions à la furie
en faisant confiance à la rancune et parfois à l'envie
devant le ruffian qui à l'improviste prend congé
et sans parler descend de la bête
à la recherche du repos. Le jeu est sien,
masque qui s'écarte de la scène, catastrophe
qui aime son délire et avec délices perd
le dernier vestige de sa colère.

Vint le doute comme la passion du vin,
des corps tels des poignards, ce qui transforme
la jeunesse en tyrannie: les plaisirs
et l'équipage des péchés.
Un éclatement soulevait dans le déshonneur
le tumulte opaque et les environs étaient
des tambours ignorés et des cris et des sanglots
pour ceux que personne n'appelait alors «frères».

À la fin j'ai cru que le jour calmait
sa propre malédiction. Les nuages, le mépris,
le site devenu éclair par l'amoureuse phrase,
vaisselle, huile, arômes, tout était
un habile apaisement de l'ennemi,
et j'ai découvert ensuite sur le naufrage des tribus
qui allaient, chaînons d'écume cahotant
aveugles sur un travers du navire.

autógrafo

Alí Chumacero
Translation by William Carlos Williams


Alí Chumacero

inglés English translation by William Carlos Williams
español Version originale

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Incluido en Páginas de poesía mexicana.
Alí Chumacero