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LE CHEVRIER

Ô berger, ne suis pas dans cet âpre ravin
Les bonds capricieux de ce bouc indocile;
Aux pentes du Ménale, ou l'été nous exile,
La nuit monte trop vite et ton espoir est vain.

Restons ici, veux-tu? J'ai des figues, du vin.
Nous attendrons le jour en ce sauvage asile.
Mais parle bas. Les Dieux sont partout, ô Mnasyle!
Hécate nous regarde avec son oeil divin.

Ce trou d'ombre là-bas est l'antre où se retire
Le Démon familier des hauts lieux, le Satyre;
Peut-être il sortira, si nous ne l'effrayons.

Entends-tu le pipeau qui chante sur ses lèvres?
C'est lui ! Sa double corne accroche les rayons,
Et, vois, au clair de lune il fait danser mes chèvres!



José-Maria de Heredia


«Les Trophées»
La Grèce et la Sicile. Épigrammes et Bucoliques


español Traducción de Ismael Enrique Arciniegas

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