BLUETTES
Toutes les musiques firent naufrage en mer:
les doigts unis, coulèrent á pic
—merveilleux scaphandriers—
et s’assoupirent sur le sein trouble du fleuve:
non, méme pas dans l’onde sursalée!
mais en eau douce naufragèrent mes gaietésmusicales!
Elles s’approchaient en danse —tanagras sensuelles,
fuetes lascives, —dans un frémissement de gorges
grassouillettes,
de ventres sobres et de cuisses callipyges.
Toutes les musiques firent naufrage dans le tourbillon
en s’approchant de moi —grosses de prodiges—
en retournant vers moi —avec leur millieurs d’ailes—.
Les doigts unis, mes gaietés
musicales coulèrent á pic.
León de Greiff
Traduit par André van Wassenhove
Biblioteca Virtual Luis Ángel Arango: http://www.lablaa.org/blaavirtual/literatura/antolo/antol38.htm