V. L'ADIEU À LA GUERRE
Non plus la guerre aux yeux brillants,
celle qui dispersant les plumes, les coursiers,
laissa un tremblement de boucliers
dans les midis rouges et fruitiers !
Si l'orgueil veillait son butin,
si le coeur dormait parmi les lauriers,
comment pouvais-je, Amour, arriver à tes portes,
y frapper le heurtoir, en briser les verrous !
Armures de soleil, chars triomphants,
d'autres diront la guerre et ses métaux !
J'ai déserté, je passe la frontière,
poursuivant ma dame pensive,
parce que, à l'ombre de la verte olive,
sa bannière d'amour est la mienne.
Leopoldo Marechal
Traduction française de Bernard Sisé